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23 mai 2012

Anamorphose…

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Texte de Françoise Riou-Secconi, le 23 mai 2012 pour https://www.facebook.com/groups/lorganedeletrealespritlibre/

Anamorphose…

La serre se profile immense d’un gigantesque assemblage de verre et de fer, qu’une araignée bionique aurait pu inventer… ce mirifique hall aérien aux voûtes de cathédrale a un air d’années folles … toute à ses vitraux, transparente de son squelette « eiffeléenne » , ses ailes de tous les côtés miroitent et rendent visible à l’intérieure son Éden de plantes prolixes, me plantant botanique d’admiration à son entrée théâtrale… je bascule de la tête pour la soupeser en appréhender les « monstruations » invisibles, me pénétrant, me soulevant de terre, je slide! Oui et moi je glisse, je m’engouffre dans son antre en dimension chaleureuse… de son ventre, sillonnée de moiteur tropical, je me fais chemin faisant à son étroit fourreau, me symbiosant, m’ouvrant, m’écartelant, odorante de ses odeurs aux pulsations, impulsive, éruptive… je me sens envahissante, conquérante, coulant, collant… je n’ai plus de corps, je nais au décor, le travestissant, je me mettrais bien à bondir comme un félin élancée à sauter de liane en liane comme un gibbon déployée à voler comme un oiseau au paradis à fourmiller happée minuscule à ramper vers ce RDV à ne pas manquer ? Il m’emberlucoque d’éonisme, je ne pense plus, il est la pensée même, chaque respiration me le rappelle, il me manque à chaque souffle depuis toujours, il m’interrompt… me rompt… me foudroie…m’emplit… je ne suis plus rien… j’ai beau essayer de me raisonner ? De me regarder en face sur toutes les faces? Déphasée ! Je sais seulement, « c’est acquis », qu’il y a eu un avant lui et que maintenant ? Si je m’écarte, cette jungle qui se densifie, m’enrobera de plus en plus, Eon… et me personnifiera presque ridicule… Léon crie un paon ? Un éventail de possibilités s’ouvre ! Le grotesque me secoue la tête dans tous les sens ! Jacuzzi ? Je bouillonne toute entière dans ma bulle ivre trop ronde ! Mon imagination me joue me boue et des tours ? Chihuahua j’en chante ! Je t’enchante ? Cela primerait sur tout ! J’ai trois pieds qui me poussent au train m’enracinent à ce train-là pourquoi pas me transformer en guéridon ??? Oui je pense et danse à l’intensité, et je tourne tourneboule… autour d’un effet en rase-pet qui court, course folle… c’est fou, non ! Tout entier, le danger n’est plus d’aller, d’oser mais de ne rien faire, de rester immobile et d’en mourir… mon cœur éclate, je m’en veux d’avoir déjà tant attendu, de m’être privée de l’essentiel au détriment du vital ! A quoi cela sert-il de vivre si tu n’existes pas ? Pourquoi exister si tu n’es pas ! Être mise aux enchères en chairs en coupe mécanique pour ressembler à tout le monde en essayant de rassembler les pièces d’un puzzle où rien ne va ensemble, la liaison ne prend pas ! L’alchimie, son étincelle ne s’est pas embrasée… de l’épure, aucun chef d’œuvre n’est né… tu n’es plus que feu untel, mort avant que d’être vivant… un Cénotaphe burlesque, un hymne au vide, un vortex, un trou noir… Tu m’y absorbes, je n’en ressors plus ! Passage à l’acte X rayonne, invente là cette vie puisque tu n’as plus d’autre choix ! Montre indique aiguille plante grandit d’elle, c’est toi qui l’as fait naitre à la déraison… ce n’est pas de l’amour ? Je n’en reconnais pas les effets qui me revêtiraient de magnificence ! Tu me révères ! Il est vrai, je me sens ainsi si démunie, intouchable, misérable, mendiant, quémandant un semblant, un semblable, un double peau, une odeur, un filtre, un passage vers un au-delà me libérant enfin, m’apaisant d’amplitude… je me froisse tout à coup contre un vitrâge, délimitant mon envol de frisbee, je n’ai rencontré que cet obstacle boomerang… derrière, je vois la vie qui se devise, bouge, gesticule, se régénère des cris des enfants, je les perçois étouffés, mes yeux les devinent, s’embuent, se liquéfient… j’ai atteint le point de non-retour, je ressens, j’entends tout et tous, générations confondues, je peux même vous toucher et aussi le froid du sort qui en est jeté… un charabia que cette vie en braille… sa Logophanie ? Je ne serai pas ! Je ne saurai pas ! On ne se rencontrera pas…Quel fiasco ! Mon ombre se projette, vacille… l’empreinte de l’impact m’éparpille en larmes ! J’étais en corps là et pas toi… le désir me vrille, me lacère… jouir de tous mes sens en vain sans les tiens pour les accrocher autour… aux étoiles me noie d’océan sombre de tempête… tu entends le claquement des haubans ? Leur bellement se faire enfer bêlements sinistres à la vie, aux amers se faire ainsi violemment écharper ! J’en vagis, prise de tremblements, de spasmes mécaniques, plastiquée aux « va et vient » d’un acte sous protection plastifiée… condom con d’homme pour un con de femme conne… je me réapproprie ainsi mon corps ? Qui ne sert plus qu’à serrer le vide ? C’est une mise à nues acérée, une mort de l’âme à l’âme, un vulgaire acte manqué, un nudisme lubrifié lubrique pour pignouf ! Je ne voulais que l’impossible d’une éternité à rechercher le lyrisme de notre corps à corps parfait ? Quel mensonge ! Que de beautés perdues aux réalités crues ! Je t’ai rêvé ? Me réveiller, me révéler est une souffrance intolérable, je ne me le pardonnerai jamais… 26

Glossaire :
Ana : est un recueil de bons mots
Anamorphose : image déformée par vision optique
Braille : écriture en relief pour les aveugles.
Cénotaphe : monument funéraire à la mémoire d’une personne mais qui ne contient pas son corps.
Eiffeléenne : pourquoi pas )))
Emburelucoqué – Emberlucoquer : s’entêter dans une idée, ne pas en démordre, s’attacher aveuglément à une opinion.
Éonisme : du nom du chevalier Eon, travestisme.
Hymne : est un chant, un poème lyrique à la gloire d’un personnage, d’une grande idée.
Logophanie : manifestation, incarnation du verbe.
Monstruations : raccourcis à la FLRS monstrueuses mensurations
Pignouf : quelqu’un de mal élevé, goujat.
Rase-pet : manteau d’homme très court.
To slide : Glisser
Tomodensitométrie : ou simplement scanner pour l'appareil est une technique d'imagerie médicale qui consiste à mesurer l'absorption des rayons X par les tissus puis, par traitement informatique, à numériser et enfin reconstruire des images 2D ou 3D des structures anatomiques. Pour acquérir les données, on emploie la technique d'analyse tomographique ou "par coupes", en soumettant le patient au balayage d'un faisceau de rayons X.

NB : Emberlucoqué - pignouf – hymne - devise - chihuahua – jacuzzi – guéridon - Cénotaphe – frisbee – Éonisme – primer – condom – braille –charabia – fiasco – tomodensitométrie - génération – jardin botanique – logophanie – nudisme – rase-pet – ana.

PS : "l'inconnu mon accord perdu avec mon corps défendant..." 26

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  • j'aime écrire, rebondir sur l'actualité, les films, la publicité, lire, écouter de la musique et dessiner les visages de mes proches passés, présents et futurs et de ceux que je rencontre au cours de mes lectures .............
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